Gammoudi: La pollution des barrages est un crime contre les citoyens
Badreddine Gammoudi, président de la commission de réforme administrative, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption au Parlement, est revenu ce mardi, dans Midi Show, sur l’affaire de la pollution du barrage Sidi Salem par les eaux usées.
"En tant que député, j’ai reçu des alertes et j’ai décidé de faire le déplacement sur place. Le constat était alarmant. Le manque de précipitations a fait baissé le niveau des eaux.
Un tour sur les lieux était suffisant pour découvrir l’ampleur de la catastrophe. L’odeur et la couleur de l’eau prouvent qu’elle est bel et bien contaminée. Non loin du barrage, il y a une station de traitement des eaux usées qui verse l’eau directement sans aucune intervention, dans le barrage".
Gammoudi a assuré que les responsables sont au courant que les eaux usées sont déversées et que les industriels de la région ne sont pas surveillés.
Il a ajouté que la station de traitement des eaux usées ne fonctionne pas et l'eau qu’elle verse a une couleur sombre et qui dégage une mauvaise odeur. "Les responsables qui disent le contraire, qu’ils en boivent ", a clamé le député.
"Des rapports datant de 2019 et 2020 prouvent la contamination de l’eau et rien n’a été fait. Le problème est le même au niveau du barrage Sidi Barrak", a ajouté le député.
"Les stations doivent fonctionner sans interruption et moi en tant que député je n’ai pas les moyens de faire les analyses des eaux dans un laboratoire. Le chef du gouvernement est appelé à vérifier méthodiquement la qualité des eaux versées par les stations de traitement de l’ONAS".
Gammoudi a estimé que le traitement effectué par la suite par la SONEDE reste insuffisant et qu’à plusieurs reprises, des citoyens manifestent à cause de la dégradation de la qualité de l’eau.
Le député a indiqué qu’il a lancé l’alerte car le droit d’accès à l’eau potable est un droit assuré par la Constitution. "Les autorités doivent assumer la responsabilité entière. En 2019, un délégué de la région qui a lancé l’alerte sur la dégradation de la qualité de l’eau a été directement limogé", a conclu Gammoudi.